Cyrille Gayat a mis en ligne le dernier numéro des Cahiers de l’unité. Signalons avant que M. Gayat ne modifie le site qu’il y a une coquille plutôt révélatrice. Dans son éditorial il nous présente un nouveau collaborateur sous le pseudo de Benoît Gorlich. Mais si l’on se rapporte à la page incomplète du compte rendu écrit par M. Gorlich on constate avec un peu d’amusement qu’il est signé Luc Desfontaines, souligné par nous (La Reine et l’Avatar - Le théâtre de l’extase. Dominique Wohlschlag (cahiersdelunite.com)) :
« Le Krishnaïsme
On peut donc dire que ces deux ouvrages ont pour thème commun le
« Krishnaïsme », c’est-à-dire les doctrines de l’ensemble des voies
spirituelles qui placent le culte de Krishna au centre de leur pratique. À ce
titre, il y a à la fois un Krishnaïsme exotérique, répandu dans toute l’Inde,
et des voies initiatiques qui lui correspondent. Celles-ci semblent concentrées
principalement, mais pas exclusivement, au Bengale et dans la région dite de
« Vraj » comprenant les villes voisines de Mathura et de Vrindavan
(dans l’actuel État de l’Uttar Pradesh) qui sont respectivement les lieux de la
naissance et de la jeunesse de Krishna, et qui constituent de ce fait des
centres de pèlerinages majeurs de l’Hindouisme.
Ce
courant spirituel semble encore assez méconnu en France, où il n’a fait l’objet
que de très peu d’études universitaires et d’aucune étude traditionnelle
complète à notre connaissance (3). Les ouvrages de
Dominique Wohlschlag contribuent donc dans une certaine mesure à combler cette
lacune. Ils permettent en outre de dissocier ces voies traditionnelles du
fameux mouvement dit des « Hare Krishna » qui s’est répandu d’abord
en Occident à partir des années 1960, puis en Inde même, en s’appuyant sur
l’organisation appelée « ISKCON » (« Association internationale
pour la Conscience de Krishna »). Cette organisation hétérodoxe au regard
de l’Hindouisme vishnuite traditionnel est issue en réalité des courants
réformistes indiens du XIXe siècle ; elle a contribué à donner une
image négative de la spiritualité krishnaïte (4).
Dans ce compte rendu, notre intention est de revenir sur certains points
abordés par Dominique Wohlschlag qui appellent à notre sens quelques
développements dans une perspective traditionnelle. Ces développements
concernent principalement trois thèmes : la figure de Shrî Krishna et son
rôle dans la tradition hindoue (I), la place de la bhakti dans
les voies initiatiques destinées à l’humanité du Kali-Yuga (II),
et les symboles et modalités de la réalisation spirituelle dans le Krishnaïsme
(III). Sur le fond, cette étude n’est qu’un exemple des réflexions que peuvent
susciter ces deux ouvrages chez un lecteur de René Guénon, et il ne fait pas de
doutes qu’il y en aurait encore beaucoup d’autres à envisager.
I - La réadaptation cyclique de
l’Hindouisme pour le Kali-Yuga
Dans les textes de référence du Krishnaïsme, il y a de fréquentes
allusions au fait que les méthodes de réalisation prescrites par les Vêda-s ne seraient plus réellement
appropriées durant le Kali-Yuga, et
que d’autres moyens seraient donc nécessaires pour les hommes de la fin du
cycle. Krishna y est présenté comme ayant permis une double réactualisation de
la tradition hindoue : à la fois quant à la transmission de la
connaissance, grâce à l’épopée du Mahâbhârata qui
raconte ses exploits et qui est considérée ici comme un « cinquième Vêda », et quant aux modalités de
réalisation, par l’apparition de voies d’adoration, c’est-à-dire de bhakti, fondées sur son culte. Le thème
de la « réadaptation » cyclique des différentes traditions est bien
connu des lecteurs de René Guénon, et il nous faut expliquer ici comment il est
développé dans ce courant spirituel particulier.
Le Sanâtana
Dharma et le « cinquième Vêda »
Les lecteurs de René Guénon connaissent déjà l’expression
de « cinquième Vêda », puisque c’est
le titre de l’un de ses principaux articles concernant les Tantra-s, qui
ont effectivement reçu cette appellation. Ce qui est moins connu,
c’est qu’elle a aussi été employée en...
Luc
Desfontaines
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