vendredi 18 décembre 2020

Vers la Tradition, janvier 2021

Le dernier numéro de Vers la Tradition (décembre 2020 – janvier – février 2021) est paru sans faire la moindre mention d’un événement hautement symbolique. En janvier 2021 l’œuvre de René Guénon va « tomber » dans le domaine public (en effet 70 ans après la mort de son auteur une œuvre publiée devient libre de droit). Une nouvelle phase de cette fin de Cycle s’ouvrira alors, car on ne peut nier que l’œuvre de René Guénon soit un vrai signe des temps. Dans sa rubrique « LES SIGNES DES TEMPS », la revue aurait pu produire un article sur cet événement plutôt que de publier les fantaisies linguistiques de M. Raùl Andrés Pérez qui se place notamment sous l’autorité de Joseph Staline (!!!) et de Martin Heidegger renvoyant René Guénon à un auteur de second ordre qu’il paraphrase plutôt que de le citer (oubliant ainsi de donner la référence à son ouvrage sur le Roi du Monde).

Parlant ainsi de l’épidémie qui nous frappe, il se focalise notamment sur le terme « couronne » (corona) que l’on utilise portant depuis des lustres pour d’autres virus comme ceux  de la grippe possédant eux aussi la forme d’une couronne ou pour de multiples appellations scientifiques comme pour désigner une prothèse dentaire : une « couronne dentaire ». Faut-il pour ces autres exemples faire aussi de longs développements basés sur la Kabbale juive ? Si l’on utilise massivement des masques dits souvent chirurgicaux, attitude certes nouvelle pour les occidentaux, n’oublions pas de voir que les asiatiques les utilisent depuis plus d’un demi-siècle. Voir dans ces masques filtrant un rapport quelconque avec le « voile » et notamment le voile islamique est sans objet et correspond à cette attitude excessive d’interprétation où tout aurait une signification antitraditionnelle. Le monde moderne est une possibilité en soi et n’est pas seulement la copie négative du monde traditionnel même si cette fonction de parodie est prédominante. On peut ainsi porter des masques pour retenir les postillons comme au temps de la peste on portait de long bec pour se protéger des effluves. Deux attitudes aussi ridicules mais qui doivent s’accomplir au nom de l’épuisement des possibilités de manifestation.



jeudi 29 octobre 2020

N° 19 des Cahiers de l'unité ou de l'anamnèse...

Dans le dernier numéro des Cahiers de l’unité (qui paraît avec un retard d’autant moins explicable que son contenu devait être prêt depuis des mois si ce n’est des années : articles fragmentés et donc écrits depuis des lustres), C. Gayat/J. Arland, le « Directeur littéraire », nous fait cette déclaration incroyable dans son éditorial:

« Des lecteurs qui, pour des raisons qui nous échappent, n’ont jamais lu notre éditorial du numéro 1, nous demandent souvent quel est le véritable but des Cahiers de l’Unité. Nous ne savons pas si cette question relève de l’oubli, du soupçon, ou de la pénurie mentale puisqu’en plus du premier éditorial, le contenu de la revue indique clairement sa raison d’être. »

M. Gayat/Arland ne se rend même pas compte de sa propre incohérence et de sa bêtise. Il désigne comme des lecteurs ceux qu’ils ne considèrent justement pas comme des lecteurs puisqu’il les insulte allègrement. Il semble bien que sa revue n’intéresse quasiment que des imbéciles. On ne comprend d’ailleurs pas pourquoi cette revue s’affiche sur internet en totale contradiction là encore avec son caractère supposé très élitiste…

vendredi 5 juin 2020

Le sentimentalisme dégoulinant des Cahiers de l’unité face au covid-19


Le sentimentalisme dégoulinant des Cahiers de l’unité face au covid-19

L’éditorial de M. Julien Arland (c’est-à-dire de  M. Cyrille Gayat) pour le numéro 17 des Cahiers de l’unité est bien difficile à suivre. Que veut-il nous dire exactement ?  Cette pandémie semble ainsi lui apparaître comme un drame !!  Il conclut son éditorial par ces mots et par une citation tronquée d’un ouvrage de René Guénon :

« Dans ces circonstances nouvelles et quelque peu dramatiques, nos pensées vont à nos abonnés d’Italie, d’Espagne et de France, ainsi qu’à tous ceux qui ont gardé malgré tout quelque chose de l’esprit traditionnel. Nous leur rappelons cette phrase d’espoir : les exemples du passé, montrent clairement que tout ce qui ne s’appuie que sur le contingent et le transitoire passe fatalement, que toujours le désordre s’efface et l’ordre se restaure finalement, de sorte que, même si le désordre semble parfois triompher, ce triomphe ne saurait être que passager, et d’autant plus éphémère que le désordre aura été plus grand. »

C’est nous qui soulignons en gras (le texte de René Guénon étant reproduit en italique). Pourquoi un drame alors qu’il s’agit non seulement d’un événement insignifiant par son bilan humain mais surtout parce que pour des êtres qui ont un certain sens de l’esprit traditionnel cet événement est  parfaitement logique, attendu et même faste puisqu’il nous rapproche de la fin ultime du Cycle comme le montre le texte cité de René Guénon lorsqu’on le reproduit dans son intégralité  (l’extrait cité par M. Gayat est en italique et nous avons souligné en gras le véritable espoir):

 « Si de telles prévisions semblent trop hasardeuses, comme elles peuvent le sembler en effet à qui n’a pas de données traditionnelles suffisantes pour les appuyer, on peut du moins se rappeler les exemples du passé, qui montrent clairement que tout ce qui ne s’appuie que sur le contingent et le transitoire passe fatalement, que toujours le désordre s’efface et l’ordre se restaure finalement, de sorte que, même si le désordre semble parfois triompher, ce triomphe ne saurait être que passager, et d’autant plus éphémère que le désordre aura été plus grand. Sans doute en sera t-il de même, tôt ou tard, et peut-être plus tôt qu’on ne serait tenté de le supposer, dans le monde occidental, où le désordre, dans tous les domaines, est actuellement porté plus loin qu’il ne l’a jamais été nulle part ; là aussi, il convient d’attendre la fin ; et, même si, comme il y a quelques motifs de le craindre, ce désordre devait s’étendre pour un temps à la terre entière, cela encore ne serait pas pour modifier nos conclusions, car ce ne serait que la confirmation des prévisions que nous indiquions tout à l’heure quant à la fin d’un cycle historique, et la restauration de l’ordre aurait seulement à s’opérer, dans ce cas, sur une échelle beaucoup plus vaste que dans tous les exemples connus, mais aussi n’en serait-elle qu’incomparablement plus profonde et plus intégrale, puisqu’elle irait jusqu’à ce retour à l’« état primordial » dont parlent toutes les traditions. » (Autorité Spirituelle et Pouvoir Temporel, chapitre IX.)

En écrivant aussi que « cette pandémie n’est ainsi que le véritable visage, effroyable et mortifère de la modernité en soi », M. Gayat /Arland ne paraît pas voir et comprendre qu’il faut distinguer la pandémie en elle-même et la réaction moderne à cette pandémie. Une épidémie tout autant qu’une pandémie ne sont pas en soi des manifestations antitraditionnelles. Elles peuvent le devenir si elles se font disciples du désordre moderne. Ainsi ce virus en soi est tout ce qu’il y a de naturel, c’est la réaction à son action qui est caractéristique de la folie du monde moderne. Précisons d’ailleurs que même si ce virus particulier était le fruit d’une manipulation de l’homme il n’en resterait pas moins pour autant que comme une possibilité du monde vivant que l’homme ne fait que réveiller. L’homme ne peut pas faire d’une impossibilité une possibilité. Il ne peut simplement mettre à jour que ce que la nature possède en puissance et qui n’avait été jusque-là que rejeté par le déroulement cohérent de cette nature elle-même dont l’homme n’est qu’un acteur. L’homme ainsi en croyant jouer au créateur ne fait surgir que des monstres, mais les monstruosités sont aussi des possibilités de la nature.