Dérèglement
et accélération du temps
L’homme moderne fait preuve d’une telle prétention
qu’il se pense bien souvent comme le créateur du monde qui l’entoure. Lorsqu’il
met au point une machine il croit en être le complet inventeur sans se rendre
compte qu’il ne fait qu’utiliser les lois et les propriétés de la matière qu’il
utilise. L’homme moderne croit être l’AUTEUR des dérèglements que l’on observe
dans tous les domaines mais il n’en est que l’ACTEUR. Il ne comprend pas que
les lois cycliques s’imposent à lui et que ce n’est pas lui qui les engendre.
Ainsi cette accélération du temps, qui donne l’impression qu’une semaine
entière s’écoule avec la densité de ce qu’était une journée dans un passé pas
si lointain, n’est pas une conséquence de l’activité humaine. Cette
accélération comme l’a si bien expliqué René Guénon n’est qu’une résultante des
déterminations qualitatives du temps. Mais on doit aussi tenir compte du
processus d’action et de réaction concordante pour bien comprendre que l’homme
moderne est poussé à participer à cette accélération globale en opérant notamment
au fil des décennies une gestion différente de l’énergie. Passant d’une énergie
simplement déposée par les astres (photosynthèse ou effet de marées pour ne prendre
que deux exemples) à un prélèvement direct de l’énergie contenue dans la
matière enfouie au sein même de notre planète (énergie dite fossile ou énergie
nucléaire pour prendre là-aussi que deux exemples). On a ainsi obtenu une
transformation radicale de la planète. L’énergie qu’un seul homme moderne peut
exploiter aujourd’hui lui donne une capacité qui est des centaines de fois supérieure
à celle qu’un homme de la tradition pouvait avoir. Un seul homme moderne peut
ainsi construire mais surtout détruire avec une puissance considérable. Son
action est ainsi totalement incontrôlable car surmultipliée. Il n’aura suffi
que d’un petit demi-siècle pour ravager entièrement la planète par des
terrassements, des contaminations et autres pollutions de toutes natures.
Cette accélération combinée avec ce sentiment de
surpuissance fait aussi croire à l’homme moderne qu’il pourrait revenir en arrière
et tout remettre en ordre en un délai totalement improbable. Il n’est pas un
jour où l’on ne nous annonce pas une nouvelle invention mirifique qui doit tout
régler ou qu’il nous suffit de faire preuve d’une bonne volonté supersonique
pour qu’en quelques années tous nos maux aient disparu. Les medias nous
laissent sous la menace quasi immédiate de la fin de cette humanité si les
dirigeants et autres hommes d’Etat ne prennent pas des décisions radicales et
urgentes pour tout changer et le lendemain ces mêmes médias nous rassurent en
expliquant qu’il suffit que l’on opère par exemple un tri sélectif fait par
chaque habitant de la planète vus comme de bonnes petites fourmis ouvrières
pour que tout redevienne propre comme un sous neuf.
On fait toujours confiance aux scientifiques qui
trouveront toujours la solution alors qu’ils ne font depuis ce demi-siècle que
d’accumuler les bourdes (énergie nucléaire, manipulations génétiques, etc.).
Ils sont d’ailleurs les premiers à mettre en garde contre les grands dangers
que présentent leurs nouvelles inventions (Albert Einstein et autres dénonçant
l’usage de l’énergie atomique ou Bill Gates et autres celui de l’intelligence
artificiel).
Dans le dérèglement climatique que l’on observe
dorénavant, ces scientifiques n’ont même pas anticipé les effets des propriétés
de l’eau selon qu’elle est liquide ou solide. L’eau qui est pour de bonnes
raisons le symbole de la substance universelle possède des propriétés uniques.
On retiendra cette singularité qui fait que l’eau gelé occupe un plus grand
volume que la même quantité d’eau sous forme liquide et nos grands
scientifiques n’ont pas pensé qu’il suffisait à un moment donné d’un
accroissement même infinitésimale de température pour que des bouleversements
phénoménales se produisent dans les régions qui jusqu’ici étaient
perpétuellement gelés et qu’alors le dérèglement s’accélère vertigineusement.
Cette accélération du temps qui s’impose à l’homme
moderne ne semble pas le dissuader de son impuissance. Convaincu donc qu’il va pouvoir
utiliser cette accélération pour rattraper toutes ses erreurs, il se fixe ainsi
des dates limites extrêmement rapprochées pour annoncer que l’on pourrait tout
sauver en un tour de main. La révolution industrielle a débuté au milieu du XIXème
siècle, il a fallu attendre tout le XXème siècle pour ravager la planète, donc
un siècle entier avec une accélération très nette dans la seconde moitié de ce
XXème siècle et maintenant on pense tout pouvoir inverser en une petite
vingtaine d’années et encore si l’on agit immédiatement et mondialement.
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