lundi 24 décembre 2018

Dérèglement et accélération du temps


Dérèglement et accélération du temps


L’homme moderne fait preuve d’une telle prétention qu’il se pense bien souvent comme le créateur du monde qui l’entoure. Lorsqu’il met au point une machine il croit en être le complet inventeur sans se rendre compte qu’il ne fait qu’utiliser les lois et les propriétés de la matière qu’il utilise. L’homme moderne croit être l’AUTEUR des dérèglements que l’on observe dans tous les domaines mais il n’en est que l’ACTEUR. Il ne comprend pas que les lois cycliques s’imposent à lui et que ce n’est pas lui qui les engendre. Ainsi cette accélération du temps, qui donne l’impression qu’une semaine entière s’écoule avec la densité de ce qu’était une journée dans un passé pas si lointain, n’est pas une conséquence de l’activité humaine. Cette accélération comme l’a si bien expliqué René Guénon n’est qu’une résultante des déterminations qualitatives du temps. Mais on doit aussi tenir compte du processus d’action et de réaction concordante pour bien comprendre que l’homme moderne est poussé à participer à cette accélération globale en opérant notamment au fil des décennies une gestion différente de l’énergie. Passant d’une énergie simplement déposée par les astres (photosynthèse ou effet de marées pour ne prendre que deux exemples) à un prélèvement direct de l’énergie contenue dans la matière enfouie au sein même de notre planète (énergie dite fossile ou énergie nucléaire pour prendre là-aussi que deux exemples). On a ainsi obtenu une transformation radicale de la planète. L’énergie qu’un seul homme moderne peut exploiter aujourd’hui lui donne une capacité qui est des centaines de fois supérieure à celle qu’un homme de la tradition pouvait avoir. Un seul homme moderne peut ainsi construire mais surtout détruire avec une puissance considérable. Son action est ainsi totalement incontrôlable car surmultipliée. Il n’aura suffi que d’un petit demi-siècle pour ravager entièrement la planète par des terrassements, des contaminations et autres pollutions de toutes natures.

Cette accélération combinée avec ce sentiment de surpuissance fait aussi croire à l’homme moderne qu’il pourrait revenir en arrière et tout remettre en ordre en un délai totalement improbable. Il n’est pas un jour où l’on ne nous annonce pas une nouvelle invention mirifique qui doit tout régler ou qu’il nous suffit de faire preuve d’une bonne volonté supersonique pour qu’en quelques années tous nos maux aient disparu. Les medias nous laissent sous la menace quasi immédiate de la fin de cette humanité si les dirigeants et autres hommes d’Etat ne prennent pas des décisions radicales et urgentes pour tout changer et le lendemain ces mêmes médias nous rassurent en expliquant qu’il suffit que l’on opère par exemple un tri sélectif fait par chaque habitant de la planète vus comme de bonnes petites fourmis ouvrières pour que tout redevienne propre comme un sous neuf.

On fait toujours confiance aux scientifiques qui trouveront toujours la solution alors qu’ils ne font depuis ce demi-siècle que d’accumuler les bourdes (énergie nucléaire, manipulations génétiques, etc.). Ils sont d’ailleurs les premiers à mettre en garde contre les grands dangers que présentent leurs nouvelles inventions (Albert Einstein et autres dénonçant l’usage de l’énergie atomique ou Bill Gates et autres celui de l’intelligence artificiel).

Dans le dérèglement climatique que l’on observe dorénavant, ces scientifiques n’ont même pas anticipé les effets des propriétés de l’eau selon qu’elle est liquide ou solide. L’eau qui est pour de bonnes raisons le symbole de la substance universelle possède des propriétés uniques. On retiendra cette singularité qui fait que l’eau gelé occupe un plus grand volume que la même quantité d’eau sous forme liquide et nos grands scientifiques n’ont pas pensé qu’il suffisait à un moment donné d’un accroissement même infinitésimale de température pour que des bouleversements phénoménales se produisent dans les régions qui jusqu’ici étaient perpétuellement gelés et qu’alors le dérèglement s’accélère vertigineusement.

Cette accélération du temps qui s’impose à l’homme moderne ne semble pas le dissuader de son impuissance. Convaincu donc qu’il va pouvoir utiliser cette accélération pour rattraper toutes ses erreurs, il se fixe ainsi des dates limites extrêmement rapprochées pour annoncer que l’on pourrait tout sauver en un tour de main. La révolution industrielle a débuté au milieu du XIXème siècle, il a fallu attendre tout le XXème siècle pour ravager la planète, donc un siècle entier avec une accélération très nette dans la seconde moitié de ce XXème siècle et maintenant on pense tout pouvoir inverser en une petite vingtaine d’années et encore si l’on agit immédiatement et mondialement.

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