mercredi 31 octobre 2018

Tradition, initiation, conversion – une image.


Tradition, initiation, conversion – une image.



Retenons cette image de notre vie spirituelle vue comme un chemin que l’on doit parcourir. La façon la plus lente et la moins efficace de parcourir un chemin est de le faire à pied. Si l’on pouvait disposer d’un moyen plus rapide et plus facile comme un cheval, ce parcours pourrait s’accomplir d’une façon plus efficace.

Supposons que dans cette image le cheval représente les moyens que la Tradition peut mettre à notre disposition pour tendre à nous réaliser.

Tant que le Manvantara n’est pas trop avancé, la Tradition n’est pas encore entrée dans cette phase où la séparation entre l’exotérisme et l’ésotérisme devient nécessaire. On reçoit un seul cheval capable d’aller à toutes les allures. En fonction des aptitudes de chaque être, certains seront capables de faire aller leur monture au galop et d’autres simplement au trot. Certains ne réussiront même pas à atteindre le  trot et ne pourront aller qu’au pas ce qui reste toujours préférable à la marche à pied. Enfin certains tomberont de leurs montures et devront poursuivre à pied en tenant ce cheval par les rênes. Toutes les possibilités doivent être envisagées.

Le Manvantara touchant à sa fin, la nécessité de la séparation entre exotérisme et ésotérisme apparaît alors et il faut envisager dans cette image la fourniture d’un premier cheval limité à l’exotérisme et donc limité dans ses allures (le pas, éventuellement le trot mais pas de galop). Si l’on est initié (même simplement virtuel), dans cette image, on pourra se voir attribuer un deuxième cheval. Et là encore de nombreux cas de figures. Pour pouvoir chevaucher sur le second cheval il faut pouvoir abandonner ce premier cheval et cet abandon ne peut se faire que si l’on a réalisé et donc épuisé toutes les exigences de l’exotérisme. Ce premier cheval doit disparaître dans une sorte d’accomplissement pour qu’il ne reste plus que le second cheval capable lui d’aller à toutes les allures et aussi au galop. L’initié qui ne pratique pas son exotérisme et ne le dépasse pas ne verra pas le premier cheval disparaître et il ne pourra jamais chevaucher au galop avec le second cheval. Il se verra ainsi chevauchant le premier cheval en tenant par les rênes le second cheval de son initiation. Voici l’image de l’initié virtuel, un cavalier incapable d’atteindre au but de son exotérisme et encombré d’un second cheval d’une certaine façon totalement inutile.

Imaginons maintenant un être qui se convertit. Il se retrouvera alors avec deux chevaux pour l’aspect simplement exotérique. Puisque, de même que l’influence spirituelle ne peut s’effacer, dans cette image, le premier cheval (correspondant au rattachement à la première tradition) ne pourrait disparaître lui aussi que si le second cheval exotérique à atteint son but. L’être chevauche alors le second cheval (correspondant à l’exotérisme de la tradition de conversion) en tenant par les rênes le premier cheval (correspondant à son premier rattachement traditionnel).

Imaginons maintenant que cet être qui s’est converti était un  initié virtuel dans sa première tradition. Il disposera alors de trois chevaux et sera alors encombré par deux chevaux. Les deux chevaux de la première tradition qu’il tient par les rênes et le cheval exotérique de sa nouvelle tradition de rattachement qu’il est entrain de chevaucher.

Imaginons enfin qu’il soit de plus initié dans cette nouvelle tradition. Il disposera de quatre chevaux et sera alors encombré par trois chevaux. Deux chevaux pour la première tradition (l’un pour l’exotérisme et l’autre pour l’ésotérisme) et deux autres chevaux pour la seconde tradition (l’un pour ce nouvel exotérisme qu’il chevauche et l’autre pour l’ésotérisme)

Imaginons maintenant un être qui soit rattaché à plus de deux traditions… On peut dans cette image qui tourne au cauchemar ajouté un cheval à chaque réception d’une influence spirituelle, à chaque grade, chaque degré d’initiation virtuel, etc.

Si maintenant, on envisage le cas d’un être ayant une sagesse innée et donc une réalisation effective très précoce (Râmana Maharshi en constitue un bon exemple), cet être pourra être rattaché à autant d’aspect exotérique et ésotérique qu’il le souhaite sans avoir à être encombré, dans cette image, par les chevaux correspondant puisqu’il a déjà obtenu la plénitude de la réalisation. Il n’a plus à chevaucher puisque pour lui tout est déjà accompli effectivement.

Dans un autre registre beaucoup plus sombre et pour prendre encore cette image, la contre tradition, comme la contre initiation, engendre de son côté autant de chevaux rétifs. Mais pour le moins le chemin se fait alors à rebours…


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