Tradition, initiation, conversion – une
image.
Retenons
cette image de notre vie spirituelle
vue comme un chemin que l’on doit parcourir. La façon la plus lente et la moins
efficace de parcourir un chemin est de le faire à pied. Si l’on pouvait
disposer d’un moyen plus rapide et plus facile comme un cheval, ce parcours pourrait
s’accomplir d’une façon plus efficace.
Supposons
que dans cette image le cheval
représente les moyens que la Tradition peut mettre à notre disposition pour
tendre à nous réaliser.
Tant
que le Manvantara n’est pas trop
avancé, la Tradition n’est pas encore entrée dans cette phase où la séparation
entre l’exotérisme et l’ésotérisme devient nécessaire. On reçoit un seul cheval
capable d’aller à toutes les allures. En fonction des aptitudes de chaque être,
certains seront capables de faire aller leur monture au galop et d’autres simplement
au trot. Certains ne réussiront même pas à atteindre le trot et ne pourront aller qu’au pas ce qui
reste toujours préférable à la marche à pied. Enfin certains tomberont de leurs
montures et devront poursuivre à pied en tenant ce cheval par les rênes. Toutes
les possibilités doivent être envisagées.
Le
Manvantara touchant à sa fin, la nécessité
de la séparation entre exotérisme et ésotérisme apparaît alors et il faut
envisager dans cette image la
fourniture d’un premier cheval limité à l’exotérisme et donc limité dans ses
allures (le pas, éventuellement le trot mais pas de galop). Si l’on est initié (même
simplement virtuel), dans cette image,
on pourra se voir attribuer un deuxième cheval. Et là encore de nombreux cas de
figures. Pour pouvoir chevaucher sur le second cheval il faut pouvoir
abandonner ce premier cheval et cet abandon ne peut se faire que si l’on a réalisé
et donc épuisé toutes les exigences de l’exotérisme. Ce premier cheval doit disparaître
dans une sorte d’accomplissement pour qu’il ne reste plus que le second cheval
capable lui d’aller à toutes les allures et aussi au galop. L’initié qui ne
pratique pas son exotérisme et ne le dépasse pas ne verra pas le premier cheval
disparaître et il ne pourra jamais chevaucher au galop avec le second cheval.
Il se verra ainsi chevauchant le premier cheval en tenant par les rênes le
second cheval de son initiation. Voici l’image
de l’initié virtuel, un cavalier incapable d’atteindre au but de son exotérisme
et encombré d’un second cheval d’une certaine façon totalement inutile.
Imaginons
maintenant un être qui se convertit. Il se retrouvera alors avec deux chevaux pour
l’aspect simplement exotérique. Puisque, de même que l’influence spirituelle ne
peut s’effacer, dans cette image, le
premier cheval (correspondant au rattachement à la première tradition) ne
pourrait disparaître lui aussi que si le second cheval exotérique à atteint son
but. L’être chevauche alors le second cheval (correspondant à l’exotérisme de
la tradition de conversion) en tenant par les rênes le premier cheval
(correspondant à son premier rattachement traditionnel).
Imaginons
maintenant que cet être qui s’est converti était un initié virtuel dans sa première tradition. Il disposera
alors de trois chevaux et sera alors encombré par deux chevaux. Les deux
chevaux de la première tradition qu’il tient par les rênes et le cheval
exotérique de sa nouvelle tradition de rattachement qu’il est entrain de
chevaucher.
Imaginons
enfin qu’il soit de plus initié dans cette nouvelle tradition. Il disposera de
quatre chevaux et sera alors encombré par trois chevaux. Deux chevaux pour la
première tradition (l’un pour l’exotérisme et l’autre pour l’ésotérisme) et
deux autres chevaux pour la seconde tradition (l’un pour ce nouvel exotérisme qu’il
chevauche et l’autre pour l’ésotérisme)
Imaginons
maintenant un être qui soit rattaché à plus de deux traditions… On peut dans
cette image qui tourne au cauchemar ajouté
un cheval à chaque réception d’une influence spirituelle, à chaque grade,
chaque degré d’initiation virtuel, etc.
Si
maintenant, on envisage le cas d’un être ayant une sagesse innée et donc une
réalisation effective très précoce (Râmana Maharshi en constitue un bon exemple),
cet être pourra être rattaché à autant d’aspect exotérique et ésotérique qu’il
le souhaite sans avoir à être encombré, dans cette image, par les chevaux correspondant puisqu’il a déjà obtenu la
plénitude de la réalisation. Il n’a plus à chevaucher puisque pour lui tout est
déjà accompli effectivement.
Dans
un autre registre beaucoup plus sombre et pour prendre encore cette image, la contre tradition, comme la
contre initiation, engendre de son côté autant de chevaux rétifs. Mais pour le
moins le chemin se fait alors à rebours…
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